La loi du 11 février 2005 avait consacré le droit des personnes handicapées d'avoir des droits et suscité des espoirs immenses chez des millions de personnes handicapées.
Vingt ans après, les espoirs ont été largement déçus et la loi détricotée : accessibilité reportée, voire niée (loi ELAN), droit à la compensation des incapacités et à la vie autonome inabouti et non respecté du fait du manque de moyens des MDPH et du désengagement de l’Etat, droit à l’éducation des enfants handicapés bafoué…
Soirée de présentation et de débat de nos propositions pour l'école, l'accessibilité, le travail...en présence de :
Michelle Demessine, sénatrice honoraire du Nord ;
Fatima Khallouk, responsable de la commission pour les droits des personnes en situation de handicap ;
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF ;
Pierre-Yves Baudot, sociologue ;
Odile Maurin, présidente de l'association antivalidiste Handi Social (en visio).
et la participation de Yannick Monnet, député PCF de l'Allier
Ajout :
Réaction d' Odile Maurin présidente de l'association Handi-Social réagit aux propositions du PCF sur le handicap (en visio).
Depuis l’adoption de la loi, nous avons vu avant tout la question médicale du handicap. Mais n’a pas été prise en compte la conception sociale du handicap...
Fatima Khallouk
Commission des droits des personnes en
situation de handicap du PCF
Notre objectif est d'apporter une perspective communiste sur la situation d'oppression et de validisme vécue par les personnes en situation de handicap, de proposer une vision politique de ce sujet et des solutions fondées sur les droits fondamentaux et les libertés.
Nous devons être aux côtés des personnes handicapées qui luttent pour leurs droits. Sans oublier de donner une place et visibilité aux personnes en situation de handicap au sein de notre parti, et de travailler aux côtés des autres commissions et secteurs.
Handicap : pourquoi le PCF veut inscrire l'accessibilité dans la Constitution
Le Conseil national du PCF met régulièrement à jour son programme. Lors d’une réunion samedi 1er février 2025 à Paris, les mesures pour l’accessibilité et l’égalité réelle des personnes handicapées ont été adoptées.
Le PCF peaufine son programme, conseil national après conseil national...
Avant tout, il s’agit de réellement appliquer la loi pour l’égalité des droits et des chances des personnes handicapées. Celle-ci fête ses 20 ans, le 11 février, mais n’a été mise en œuvre que de manière parcellaire. « On n’est qu’au milieu du guet, estime Fatima Khallouk, responsable de la commission Droits des personnes handicapées du PCF. Depuis l’adoption de la loi, nous avons vu avant tout la question médicale du handicap. Mais n’a pas été prise en compte la conception sociale du handicap, par un travail sur la question de l’environnement ».
En conséquence, « l’accessibilité est vue comme une obligation légale ou réglementaire de plus par les décisionnaires et les maîtres d’ouvrage, qui ne se posent donc pas la question de la qualité d’usage du bâti. L’accessibilité est perçue comme une obligation et non comme un droit pour les personnes. Ça change beaucoup les choses ».
Pis, à cela s’ajoutent des reculs législatifs et normatifs. En 2018, la loi Elan a réduit de 100 à 20 % la part des logements neufs accessibles aux personnes handicapées. Et depuis 2011, « sur tout ce qui est accessibilité, il y a un recul majeur », avec des délais de mise au norme reportés de plusieurs années,déplore la dirigeante communiste. « On a fait assez de sensibilisation depuis cinquante ans. (La première loi date de 1975, N.D.L.R.) Il faut passer aux sanctions », indique-t-elle.
Des moyens nécessaires
Pour faire changer les esprits, le PCF propose donc d’« inscrire l’accessibilité dans la Constitution », précise le programme. Cela appellera des moyens conséquents, sans lesquels cet objectif restera lettre morte. Outre l’accessibilité, le projet du PCF met l’accent sur la question du travail, le taux de chômage des personnes handicapées demeurant le double du reste de la population, et leur recrutement ayant reculé de 6 % l’an passé.